Opter pour la médiation au bon moment !

Par Marie-Line BOURGES-BONNAT
Publié le

En tant qu’avocat accompagnant ses clients en médiation et médiateur en exercice depuis presque deux ans, j’ai une double expérience de la médiation et, de fait, un double regard. J’entends fréquemment : « je n’ai pas besoin de médiateur, je sais négocier ». Cette phrase est symptomatique de la méconnaissance de ce qu’est la médiation.

Opter pour la médiation au bon moment !

La Médiation a pour objet premier de rétablir le dialogue et peut aboutir à une négociation.

 

La médiation ne présente bien sûr pas toujours d'intérêt, d'où l'importance de bien identifier les dossiers/problématiques qui s'y prêtent.

 

D'une manière générale, la médiation me semble très utile lorsque :

  • le rétabliissement du dialogue est un préalable indispensable à la recherche d'un accord ;
  • la relation doit être préservée (notamment lorsqu'il y a poursuite d'une collaboration malgré le différend) ;
  • lorsque la voie judiciaire n'est pas de nature à véritablement satisfaire les parties.

En tant qu'avocat, j'ai pu être amenée à conseiller la médiation à des clients, notamment en matière de fonction publique. La réussite du processus dépend à la fois de la qualité du médiateur, de la volonté des métiers et de la posture de l'avocat, lorsqu'il est présent.

 

Lorsqu'elle fonctionne, la médiation permet de construire une solution qui convient à tous, parfois audacieuse et très éloignée d'un résultat purement judiciaire.

 

Le rôle de l'avocat n'est aucunement négligeable car l'accompagnement des médiés est primordial. Sa posture est différente et permet l'expression d'une créativité nouvelle.

 

L'avocat et son client ne sont alors pas en attente d'une solution juridique qui s'imposera à eux, mais créent ensemble, et avec l'autre partie, une solution pragmatique qui sera plus facilement acceptée et appliquée.

 

En tant que médiateur, j'ai pu constater que lorsque le juge propose la médiation à des personnes déjà entrées en procédure, celles-ci peuvent accepter parce qu'elles n'osent pas dire non au juge.

 

Elles démarrent alors la médiation avec beaucoup de méfiance, voire de préjugés, persuadées que cela ne pourra aboutir à un accord.

 

Dialogue, persévérance et mise en perspective de l'objectif est de l'intérêt de chacun permettent, même dans ce contexte, d'aboutir à un accord.

 

Si entrer en médiation ne constitue pas une garantie de réussite, une médiation menée au bon moment et dans le respect du processus mérite souvent d'être tentée.

 

La solution trouvée en médiation sera plus rapide, plus pratique et mieux acceptée car chacun en endosse la responsabilité.

 

Pensez à la médiation le plus tôt possible avant même la saisine d'un juge, constitue un bon réflexe !

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